lundi 26 octobre 2009

Vendetta, de RJ Ellory

Après Seul le silence, R. J. Ellory nous offre un thriller au suspense exceptionnel, doublé d’une impressionnante histoire de la mafia depuis les années 50 jusqu’à nos jours.

2006, La Nouvelle-Orléans. Catherine, la fille du gouverneur de Louisiane est enlevée, son garde du corps assassiné. Confiée au FBI, l’enquête prend vite un tour imprévu : le kidnappeur, Ernesto Perez, se livre aux autorités et demande à s’entretenir avec Ray Hartmann, un obscur fonctionnaire qui travaille à Washington dans une unité de lutte contre le crime organisé. À cette condition seulement il permettra aux enquêteurs de retrouver la jeune fille saine et sauve. À sa grande surprise, Hartmann est donc appelé sur les lieux. C’est le début d’une longue confrontation entre les deux hommes, au cours de laquelle Perez va peu à peu retracer son itinéraire, l’incroyable récit d’une vie de tueur à gages au service de la mafia, un demi-siècle de la face cachée de l’Amérique, de Las Vegas à Chicago, depuis Castro et Kennedy jusqu’à nos jours. Quel est le véritable enjeu de cette confrontation ? Pourquoi Perez a-t-il souhaité qu’Hartmann soit son interlocuteur ? Alors que s’engage une course contre la montre pour retrouver Catherine et que, dans l’ombre, la mafia et les autorités s’inquiètent du dialogue qui s’établit entre les deux hommes, Hartmann ira de surprise en surprise jusqu’à l’étonnant coup de théâtre final.

Avec ce roman d’une envergure impressionnante, R. J. Ellory retrace cinquante ans d’histoire clandestine des États-Unis à travers une intrigue qui ne laisse pas une seconde de répit au lecteur. Maître de la manipulation, il mêle avec une virtuosité étonnante les faits réels et la fiction, le cinémascope et le tableau intime, tissant ainsi une toile diabolique d’une rare intensité.


Traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau

« L'astuce, c'est de continuer de respirer ... »

Une douce vendetta.

Il m'a fallut arriver à la moitié du roman pour me rendre compte d'une chose. C'était à quel point je m'étais identifié au héros du roman. Parce qu'en découvrant que j'étais sous le charme d'Ernesto Perez, je découvrais que c'est aussi le moment où le héros commence à voir autrement la personne qu'il a en face de lui. Parce que le témoignage qu'Hartmann écoute, c'est le témoignage que nous écoutons aussi. Et comme le héros du livre, on se retrouve vite subjugué par le récit d'un homme de main qui raconte 50 ans de sa vie.

« Un psychopathe, un homophobe même, mais en même temps, un homme étrangement éloquent et cultivé, attentionné et conscient de la nécessité de la famille, du pouvoir de la loyauté et de la parole donnée. Un paradoxe. Un anachronisme. Un mystère. »

Dans la méticulosité avec laquelle Roger Jon Ellory construit son récit, on se retrouve à mi-parcours de la lecture, bluffé par un élément assez savoureux : en permettant à son lecteur de s'identifier à Hartmann, l'auteur va nous mettre au diapason du personnage et nous faire changer d'opinion sur Perez au fur et à mesure de son témoignage...

Ce n'est pas un simple roman, c'est une épopée, une sorte de testament. C'est lyrique, romantique, hypnotique. 650 pages où l'on tombe sous l'influence du tempo imposé par Ernesto Perez, jusqu'à la révélation finale.

Vendetta, est un roman sur la vengeance et sur la famille qui ne pourra pas laisser ses lecteurs indifférents.

« Quando fai i piani per la vendetta, scava due tombe – une per la tua vittima e una per te stesso. »

Il est impossible de ne pas lire les dernières pages avec un grand sourire aux lèvres...

Frédéric Fontès

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