dimanche 4 juillet 2010

Donne-moi tes yeux, la chronique

Torsten Pettersson nous conte une enquête de police bien ennuyeuse, malgré différents changements de narrateurs qui permettent de passer d'un récit à l'autre, récits en rapport avec l'intrigue. Le principe du point de vue écrit par un personnage est une idée que Bram Stoker avait sublimée avec son célèbre Dracula.

Mais on finit par s'embrouiller, s'ennuyer.

Le point de vue des enquêteurs étant particulièrement inintéressant, on se rabat sur les autres. C'est rafraichissant d'avoir des enquêteurs qui ne parviennent pas, au début d'un roman, à faire toutes les "connexions" malgré les indices qu'ils ont sous les yeux. Cela change du personnage omnipotent, et omniscient, qui devine tout en un rien de temps. Alexis Aubenque, avec sa série River Falls, présente lui aussi un personnage qui fait en cours de son enquête des suppositions qui ne sont pas les bonnes pour finalement retomber sur ses pattes. Mais, comme dans le roman de Torsten Pettersson, quand cela n'arrive pas pendant la durée de l'enquête, on est sur le point de les donner nos yeux, tant on les écarquille d'étonnement en constatant à quel point le récit est flou...

Du lyrisme c'est bien mais quand on en arrive à un récit bavard et parfois soporifique, on est loin du prodigieux roman de manipulation promis sur la quatrième de couverture.

Et comble de la frustration : je n'ai rien compris à la conclusion du livre ... Des choses sont scellées, pour être retrouvées, une photo est évoquée mais impossible de se rappeler à quel passage du roman elle fait référence ... On en arrive donc à faire une connexion avec un des récits les plus intéressants du livre sans en connaitre la nature exacte. Un roman frustrant donc avec une mécanique de l'endormissement qui risque d'en gagner plus d'un. Une histoire qui aurait certainement méritée d'être mieux éditée par la maison d'édition d'origine.

Mais du coup, saurez-vous relever le challenge de Torsten Pettersson en devinant la clef de sa conclusion  ? Donnez-moi vos yeux, que je puisse à mon tour la trouver ...




Frédéric Fontès

Aucun commentaire: